Les Forêts Communautaires génèrent des ‘fruits’

Posted on 26 June 2018
Ce revenu est investi aussi dans la construction des infrastructures communautaires : puits d’eau, hangars
© Norbert Sonne/WWF
La Loi forestière camerounaise de 1994 offre aux communautés rurales l’opportunité d’acquérir un maximum de 5000 ha d’espace dans le domaine forestier non permanent, pour une exploitation durable du bois et des produits forestiers non ligneux. Depuis 1997, année d’attribution de la première forêt communautaire (FC), on compte plus de 500 initiatives de FC, représentant environ 1,8 million d’hectares.

Pour le WWF, la foresterie communautaire pourrait constituer un important levier pour le développement local et pour la conservation de la biodiversité si les ressources et les efforts nécessaires sont réunis pour valoriser les ressources forestières et assurer leur exploitation de manière durable. C’est fort de ceci que le WWF s’est engagé depuis 2003 auprès des communautés locales, les accompagnant dans toutes les étapes du processus d’acquisition et de gestion des FC.

WWF a soutenu la création de près d’une centaine de FC avec une bonne partie concentrée dans la Région de l’Est Cameroun en général et dans le département de la Boumba et Ngoko. Depuis 2015, un protocole est mis en place, conjointement par les services locaux du Ministère des Forêts et de la Faune (MINFOF) et le WWF, pour suivre les revenus générés par les FC ainsi que l’utilisation de ces revenus par les communautés. L’année 2015 ayant été l’année test, le protocole n’a été effectivement utilisé qu’en 2016.

Le revenu issu de la vente du bois constitue un revenu communautaire et utilisé par les communautés dans la réalisation des investissements communautaires. Les 17 FC ont généré 86 310 325 FCFA de revenu communautaire, soit en moyenne 5 077 000 FCFA par FC.

Ce revenu est investi dans la construction des salles de classes, la fabrication des tables bancs, la prise en charge de certains enseignants (primaire et secondaire), l’achat du matériel didactique, l’assistance financières aux étudiants et élèves, l’appui au fonctionnement des centres de santé, la construction des infrastructures communautaires (puits d’eau, hangars), achat du matériel agricole (machettes et limes), soutien financier aux personnes âgées et personnes victimes de maladies graves et accidents.

Il est à noter qu’en plus du revenu direct issu de la vente du bois, les FC génèrent une masse financière importante pour des personnes impliquées dans les activités salariales et le petit commerce qui se développe dans les chantiers d’exploitation. Dans les 17 FC, les travaux rémunérés ont généré 289 271 500 FCFA et le petit commerce quant à lui a procuré 58 585 000 FCFA aux personnes y impliquées.

La foresterie communautaire présente un grand potentiel pour la contribution à l’économie et au développement locaux. Toutefois, le grand défi subsiste au niveau de l’utilisation des revenus issus de la vente de bois. Ce défi est d’autant considérable que les imbrications sociales au sein des communautés ne favorisent la sanction des pratiques de mauvaise gouvernance qu’on rencontre dans les forêts communautaires.
Ce revenu est investi aussi dans la construction des infrastructures communautaires : puits d’eau, hangars
© Norbert Sonne/WWF Enlarge
La foresterie communautaire présente un grand potentiel pour la contribution à l’économie et au développement locaux
© Ernest Sumelong/WWF Enlarge
Pour le WWF, la foresterie communautaire pourrait constituer un important levier pour le développement local et pour la conservation de la biodiversité
© Ernest Sumelong/WWF Enlarge