Faire renaitre l’espoir chez l’Homme et la Nature
Dans des moments comme celui-ci, nous avons besoin d’actions audacieuses et crédibles pour ramener la nature à un niveau qui lui permette ainsi qu’aux hommes de s’épanouir. C’est à partir de ce constat que le WWF a poursuivi en 2018 ses actions visant à contribuer à réduire la perte de la biodiversité, à lutter contre le changement climatique et à faire en sorte que les populations participent et bénéficient de la protection de l’environnement au Cameroun. Nous avons travaillé avec différents ministères, la société civile et d’aurtres partenaires. Ceci pour améliorer les cadres stratégiques visant à protéger la faune et à améliorer les moyens de subsistance des populations.
Le WWF a accompagné le Ministère des Forêts et de la Faune (MINFOF), dans l’élaboration de nouvelles directives pour la réalisation d’études sur la faune dans le pays. Ces lignes directrices contribueront énormément à améliorer la connaissance de l’état des populations des grands et moyens mammifères. Connaissance nécessaire pour disposer d’une base solide de surveillance des menaces et l’évaluation du succès des programmes de conservation et de développement durable.
Dans le but de lutter contre le braconnage, le WWF renforce les capacités des communautés locales autour du paysage tri national Dja-Odzala-Minkebe dénommé TRIDOM afin qu'elles puissent engager des actions en qualité de partie civile devant les tribunaux contre les braconniers. Grâce à cette approche, les populations locales pourraient réclamer des dommages et intérêts pour tout préjudice subi.
Le WWF a une politique sociale de conservation (SD4C) qui met en avant les questions liées au genre, aux peuples autochtones (PI), à la pauvreté, à la conservation et aux droits de l'homme. Cette politique est implémentée à tous les niveaux d’intervention du CCPO. Nous avons travaillé main dans la main avec le Réseau Recherches Actions Concertées Pygmées (RACOPY), pour défendre et promouvoir les droits de ce groupe marginalisé. Grâce à des efforts concertés, les Baka et le MINFOF ont finalement validé un projet de convention qui, une fois signé, leur donnera plus d'accès à certaines aires protégées de l'est-Cameroun.
Nous avons défini un mécanisme de plainte pour les populations autochtones en leur fournissant une plate-forme qui leur permet de transmettre leurs griefs au WWF, afin d’y trouver des solutions durables.
Grâce à un projet conjoint avec Plan International Cameroun, nous avons continué à renforcer l'éducation des enfants Baka moins privilégiés mais méritants auxquels nous avons octroyé 700 bourses dans les écoles primaires et secondaires de l'est du Cameroun. Les résultats sont encourageants. Le décrochage scolaire chez les Baka a chuté. Le nombre d'inscriptions dans les écoles primaires et secondaires a augmenté, et de plus en plus de ces enfants nourrissent le rêve d'un avenir meilleur.
Après plusieurs années d’efforts, les forêts communautaires de la région orientale du Cameroun commencent à générer des revenus grâce à la vente de bois et à la création d'emplois temporaires dans les communautés. Trois nouvelles forêts communautaires ont été créées pour les Baka, ce qui porte à six le nombre total de ces forêts qui, en moins de quatre ans, couvrent déjà une superficie de plus de 20000 hectares.
Agriculture durable
Nous avons fait des progrès remarquables dans l’évolution vers l’agriculture durable au Cameroun, en particulier le développement de l'huile de palme. Après près de trois ans de plaidoyer auprès du gouvernement, le WWF a facilité l’admission du Cameroun comme que partenaire officiel de l’Initiative pour la production d’huile de palme en Afrique (TFA2020). L’adhésion du Cameroun à cette initiative contribuera à la mise en œuvre de sa stratégie REDD+, en particulier de son programme de développement pour la réduction des émissions des gaz à effet de serre.
En 2018, le WWF a également commencé à soutenir le processus de certification de la première Table ronde sur l'huile de palme durable (RSPO) au Cameroun. Cela comprend l'organisation d'une campagne d'information RSPO pour les communautés locales des plantations SOCAPALM et SAFACAM dans les régions du Littoral et du Sud du Cameroun. Nous avons également lancé un programme de cacao durable qui explorera les possibilités d’améliorer la productivité et la qualité, tout en réduisant l’impact de cette culture sur la biodiversité.
Dans le cadre de notre projet «Leading the Change», nous avons continué à développer les capacités des organisations de la société civile (OSC), et à promouvoir leur rôle de défenseur de la gestion et des investissements durables. Grâce à nos efforts, certaines OSC ont converti des chasseurs en apiculteurs et éleveurs de porcs. Ils ont également soutenu la création de coopératives de petits producteurs d'huile de palme, afin de stimuler le développement durable du palmier à huile.
De plus en plus, les jeunes s'engagent dans l'éducation pour le développement durable. En conséquence, le tout premier centre d’éducation au développement durable est en construction dans une école de la région du Littoral au Cameroun.
Tout en restant humbles face à nos réalisations en 2018, nous sommes déterminés à faire encore plus. Les défis sont légion. Le WWF continuera à soutenir le gouvernement dans ses efforts de lutte contre le changement climatique en soutenant la mise en œuvre du plan national d'adaptation qui renforce la résilience socio-écologique face aux risques et impacts climatiques. Nous ferons campagne pour un New Deal pour la nature et les hommes, afin d’inverser la tendance actuelle qui est à la baisse alarmante de la biodiversité. En effet, l’année 2019 est pleine de mesures à prendre pour préparer la super année 2020, au cours de laquelle le monde prendra des décisions fortes en matière de biodiversité, de climat et de développement durable. Ensemble, nous comptns bien y arriver.