Comment augmenter des flux des financements internationaux pour soutenir les forêts du Bassin du Congo?
En revanche, les bassins de l'Amazonie et de Bornéo-Mékong Asie du Sud-Est ont reçu un montant de 1 milliard de dollars sur la même période. Cette disparité de financement pourrait avoir des répercussions graves, car le Bassin du Congo joue un rôle crucial dans la biodiversité mondiale et les objectifs climatiques. Ses forêts, gérées par six pays, constituent un atout vital pour la planète.
L'étude propose six mesures pour augmenter les flux des financements internationaux afin de soutenir la conservation du bassin du Congo, notamment la création d'un fonds fiduciaire forestier durable, l'attribution d'une valeur monétaire aux actifs naturels, l'émission d'obligations forestières pour les paiements de services écosystémiques, la mise en place d’un mécanisme de garantie du bassin du Congo, l'établissement d'une Agence de Promotion des Investissements dans les Marchés Environnementaux et la création d'une facilité d'investissement et d'assistance technique pour les marchés environnementaux.
Le Bassin du Congo englobe près de 180 millions d'hectares de forêt tropicale, comme estimé en 2019. De plus, cette région compte les plus vastes tourbières tropicales du monde, couvrant environ 145 millions d'hectares, et séquestre l'équivalent de 10 ans d'émissions mondiales de CO2. Avec une population de 185 millions d'habitants, les forêts du Bassin du Congo abritent une biodiversité riche, comprenant plus de 10 000 plantes tropicales et espèces menacées. Remarquablement, 30 % de ces espèces sont endémiques de la région, y compris des animaux emblématiques tels que les éléphants de forêt, les gorilles des plaines et des montagnes. Au total, le bassin abrite plus de 400 espèces de mammifères, 1 000 espèces d'oiseaux et 700 espèces de poissons.
De plus, l'importance du Bassin du Congo dépasse ses frontières. Il sert de principale source de précipitations, fournissant environ 50 % des précipitations du Sahel. Le Sahel, une région très sensible à la variabilité des précipitations, pourrait subir une réduction de 16 % des précipitations sur des centaines ou des milliers de kilomètres carrés si une déforestation à grande échelle se produit dans le Bassin du Congo.
Ainsi, des mesures urgentes sont nécessaires pour sécuriser le financement de la conservation de ces forêts à haute intégrité, qui sont structurellement intactes et relativement exemptes de pressions anthropiques. Attribuer une valeur monétaire à ces forêts pourrait fournir des incitations continues pour leur protection et soutenir les objectifs climatiques définis dans l'Accord de Paris.